Origine des noms (et des symboles) des éléments chimiques du tableau de Mendeleïev...

Mais qui est Dimitri Ivanovitch Mendeleïev ?

Cadet d’une famille de dix-sept enfants (! !!), Dimitri Mendeleïev est né à Tobolsk en 1834, après des études à l’université de Saint-Pétersbourg, puis à Paris auprès du chimiste Charles Adolphe Wurtz, il entreprit tout d’abord des recherches sur le pétrole, qu’il poursuivit aux États-Unis et dans le Caucase.

Sa contribution scientifique fondamentale reste cependant sa découverte de la périodicité des propriétés des éléments chimiques lorsqu’on les classe dans l’ordre des masses atomiques croissantes.

Cette classification comprend des divisions horizontales, les périodes (au nombre de quatre), et des colonnes verticales, les groupes (sept à l’origine ).

Grâce à ce tableau, qui laissait de nombreuses cases vides, et à l’exploitation géniale de ses observations, Mendeleïev put prédire l’existence d’éléments encore inconnus, et laisser entrevoir leurs principales propriétés.
Sur cette base, trois nouveaux éléments furent en effet rapidement découverts : le gallium, le scandium et le germanium. En outre, la notion de périodicité conduisit à une meilleure représentation de la structure des atomes.

Lors de ses funérailles, en 1907, le cortège funèbre qui traversa les rues de Saint-Pétersbourg était précédé par une icône représentant son tableau périodique des éléments.
Depuis cette date, plusieurs modifications ont été apportées à sa classification ; mais celle-ci est toujours reconnue comme un outil fondamental par tous les physiciens et tous les chimistes du monde.

Et pour les noms des éléments du tableau ... quelle est leur origine ?

Symbole Elément Date* Origine
Ac actinium 1900 du grec aktis, rayon
Al aluminium 1825 du latin alumen, substance au goût astreingeant
Am américium 1944 nommé ainsi d’après l’endroit de sa découverte
Sb antimoine XV ème du grec antinomos, opposé à la solitude
Ag argent préhistoire
Ar argon 1894 du grec argos, neutre ou inactif
As arsenic XIII ème du grec arsenikon vaillant ou hardi, à cause de son action sur les autres métaux
At astate 1940 du grec astatos, instable
Ba baryum 1808 du grec barys, lourd
Bk berkélium 1949 d’après Berkeley, Californie
Be béryllium 1797 d’après le béryl
Bi bismuth XV ème de l’allemand Wiesse Masse, masse blanche ; appelé par les mineurs wismuth, latinisé en bismat
B bore 1808 de l’arabe bawraq ou du persan burah, blanc
Br brome 1826 du grec bromos, puanteur
Cd cadmium 1817 du latin cadmia, calamine
Ca calcium 1808 du latin calcis, chaux
Cf californium 1950 en l’honneur de l’état et de l’université de Californie
C carbone préhistoire du latin carbo, charbon
Ce cérium 1804 d’après l’astéroïde Cérès découverte en 1801
Cs césium 1860 du latin caesius, bleu - ciel
Cl chlore 1808 du grec chloros, vert
Cr chrome 1797 du grec chroma, couleur
Co cobalt 1735 du grec kobolos, lutin
Cu cuivre préhistoire du latin cuprum, cuivre
Cm curium 1914 du nom de Pierre et Marie Curie
Dy dysprosium 1886 du grec dysprosilos, difficile à obtenir
E einsteinium 1952 du nom d’Einstein
Er erbium 1843 d’après Ytterby, ville de Suède
Sn étain préhistoire du latin stannum
Eu europium 1900 de Europe
Fe fer préhistoire
Fm fermium 1953 du nom de Enrico Fermi
F fluor 1886 du latin fluere, couler
Fr francium 1939 du lieu de sa découverte
Gd gadolinium 1886 d’après J. Gadolin, chimiste finlandais
Ga gallium 1875 de Gaule
Ge germanium 1886 de Germania, Allemagne
Hf hafnium 1922 d’après Hafnia, nom latin de Copenhague
He hélium 1895 du grec hélios, soleil
Ho holmium 1879 d’après Holmia, forme latinisée de Stocklom ville près de laquelle plusieurs métaux rares furent découverts
H hydrogène 1766 du grec hydro genès, créateur d’eau
In indium 1863 à cause de la raie bleue indigo de son spectre d’émission
I iode 1811 du grec iodes, violet
Ir iridium 1804 du latin irridis, arc en ciel
Kr krypton 1898 du grec kryptos, caché
La lanthane ou lanthanum 1839 du grec lanthanein, être caché
Li lithium 1817 du grec lithos, pierre
Lu lutécium ou lutétium 1905 du latin Lutetia, ancien nom de Paris
Mg magnésium 1808 du latin magnésia, province d’Asie mineure
Mn manganèse 1774 du latin magnes , magnétique
Mv mendélévium 1955 de Dimitri Mendeleïev
Hg mercure préhistoire du latin mercurius , dieu et planète
Mo molybdène 1782 du grec molybdos , plomb
Na sodium 1807 du latin médiéval soda symbole tiré du latin natrium
Nd néodyme ou neodymium 1885 du grec neos, nouveau et didymos, jumeau
Ne néon 1898 du grec néos, nouveau
Np neptunium 1940 du nom de la planète Neptune
Ni nickel 1750 d’après l’allemand nickel, lutin ou diable
Nb niobium 1801 d’après Niobé fille de Tantale car on le trouve toujours associé au tantale
N azote ou nitrogène 1772 du latin nitro, soude et gen, né
No nobélium 1957 du nom d’Alfred Nobel
Au or préhistoire du latin aurum, or
Os osmium 1804 du grec osme, odeur
O oxygène 1774 du grec oxys, vif et gen, né
Pd palladium 1803 d’après le planétoïde Pallas découvert en 1801
P phosphore 1669 du grec phosphoros, porteur de lumière
Pt platine 1735 de l’espagnol plata, argent
Pb plomb préhistoire tiré du latin plumbim, plomb
Pu plutonium 1940 du nom de la planète Pluton
Po polonium 1898 d’après la patrie d’origine de Marie Curie
K potassium 1807 de l’anglais potash, symbole tiré du latin kalium
Pr praséodyme ou praseodynium 1885 du grec praseos, vert et didymos, jumeau
Pm prométhium 1947 du nom de Prométhée
Pa protactinium 1917 du grec protos, premier et actinium, car il se désintègre en actinium
Ra radium 1898 du latin radius, rayon
Rb rubidium 1860 du grec rubidus rouge
Re rhénium 1924 nommé ainsi d’après la Rhénanie
Rf rutherfordium 1964 de Ernest Rutherford
Rh rhodium 1804 du grec rhodon, rose
Rn radon 1900 car il provient du radium
Ru ruthénium 1845 du latin Ruthénia pour Russie
S soufre préhistoire du latin sulphur
Sc scandium 1817 du nom de la Scandinavie
Sg seaborgium 1974 En hommage à Glenn T. Seaborg
Si sélénium 1823 du grec séléne, lune
Sm samarium 1879 du nom de Samarski, un ingénieur russe
Sr strontium 1808 du nom de la ville de Strontian, en Ecosse
Ta tantale 1802 d’après le Tantale de la mythologie grecque
Tc technétium ou technitium 1937 du grec technetos, artificiel, car il fut le premier élément à être réalisé de façon artificielle
Te tellurium 1782 du latin terrus , terre
Tb terbium 1843 du nom de Ytterby, ville de Suède
Tl thallium 1862 du grec thallos
Th thorium 1819 du nom de Thor, de la mythologie scandinave
Tm thulium 1876 du latin thule, la partie la plus septentrionale du monde habitable
Ti titane 1791 d’après le nom des Titans de la mythologie grecque, premiers fils de la terre
W tungstène ( de son ancien nom : wolfram ) 1783 du suédois tung stern, pierre pesante et dure
U uranium 1789 de la planète Uranus
Uub ununbium 1996 Elément 112 : un, un, deux
Uun ununnilium 1994 Elément 110 : un, un, zéro
Uuu ununumium 1994 Elément 111 : un, un, un
V vanadium 1830 d’après le nom de Vanadis, déesse de la mythologie scandinave
Xe xénon 1898 du grec xénos , étranger
Yb ytterbium 1878 du nom de Ytterby, ville de Suède, où il fut découvert et isolé par de Marignac, un chimiste suisse.
Y yttrium 1794 du nom de Ytterby, ville de Suède, où il était exploité. Il fut découvert en 1794 par Gadolin, un chimiste finlandais.
Zn zinc préhistoire de l’allemand zink
Zr zirconium 1789 de zircon ou de l’arabe zargum, couleur or

* Les dates indiquent le moment où l’élément fut isolé ou découvert

Jacques Melot nous dit aussi que :
Ytterbium, terbium et erbium sont tirés, par aphérèse, de Ytterby (nom d’une agglomération en Suède).
Pour yttrium, c’est probablement aussi le cas, bien que ce soit moins évident. La solution de cette énigme doit se trouver dans les travaux de Gadolin, qui, en 1794, isola d’un minéral découvert par Arrhenius en 1788 (et que l’on connaît depuis sous le nom de gadolinite) ce qui semblait être une « terre » (oxyde) non composite et qu’il nomma yttria.
En 1842, le Suédois Mosander montra, dans le Journal für praktische Chemie, que cette terre était en réalité composée de trois terres, gardant le nom yttria pour l’une d’elles et nommant les deux autres terbine et erbine. Tout ceci semble indiquer que yttria pourrait fort bien être la latinisation plus ou moins traditionnelle du nom de l’agglomération d’Ytterby.

Deux hypothèses (à mon avis moins vraisemblables) : « ytterby » signifie en suédois « village extérieur », le comparatif de « ytter » (extérieur) est « yttre », d’où, peut-être, « yttrium » conçu comme « (découvert) après ou à côté (yttre) un autre métal portant comme nom un dérivé d’Ytterby ». On peut aussi tenter d’y voir une apocope de Ytterby, mais cela aurait plutôt donné « ytterium ».

Et le célèbre tableau...

P.-S.

Peut aussi servir pour les mots croisés ... non ?

Portfolio

Le tableau périodique en 1576 x 744 pixels