Il y a quelques jours un ami a dit en parlant d’une jeune femme : « Elle a une belle binette  ! »...

Et il ne parlait pas de l’outil pour biner ses plantations !

Une belle binette ?
Oui... mais encore ?

Une petite recherche dans un bon dictionnaire et l’on trouve facilement cette définition :
Une tête agréable, ou surprenante. L’expression nous vient en droite ligne du patronyme du perruquier de Louis XIV, le sieur Binet. Il créait pour la cour des perruques de plus en plus extravagantes. Son nom finit par désigner toute excentricité de coiffure.

A partir de là, la construction des quelques définitions suivantes fut un vrai plaisir croustillant de découvertes...

  • ABECEDAIRE
    Notre premier livre pour apprendre la lecture
    Son nom nous vient du latin ABECEDARIUS formé par les premières lettres de l’alphabet.
  • ABOULER
    Terme d’argot signifiant donner
    Vient de la contraction du mot latin BULLA (boule creuse) ayant par la suite donné le verbe Bouler (rouler) et du substantif A : faire rouler, amener quelque chose. Il s’accola peu à peu à la notion de l’argent.
  • ACADEMIE
    Nous y logeons quarante fleurons de notre culture
    Elle naquit en 1570 mais ne fut officialisée que le 20 Mars 1634. Son nom vient d’un jardin d’Athènes dédié au héros Akademos. C’est dans ce jardin que le philosophe Platon venait enseigner.
  • ALERTE
    Cri souvent annonciateur d’incidents
    L’origine de ce cri d’alarme est italienne (tout comme le terme alarme d’ailleurs : « all’arma » signifiant « aux armes ! »). Les guetteurs poussaient le cri « all’erte » (« sur les hauteurs ! ») lors d’un danger : la position haute était la meilleure place pour combattre.
  • ALIENE
    Un aliéné est un fou
    Le terme nous vient du latin ALIENUS qui signifiait « appartenant à un autre », donc étranger. Par extension le mot prit le sens d’étranger à soi-même, donc fou. Mais sait-on vraiment qui est fou ici-bas si l’on observe bien ?
    Il est à remarquer que les anglais traitent d’aliens les étrangers, mot issu de la même origine qu’aliéné. Quant à nos visiteurs extra-terrestres... c’est une autre histoire !
  • ALPHABET
    Une des premières choses que l’on apprend à l’école
    Le mot est forgé de la contraction des syllabes de début des deux premières lettres de l’alphabet grec : ALPHA et BETA.
  • ARGUS
    Le nom de ce barème commercial nous vient de la mythologie
    Argus était un géant qui avait la faculté de voir partout à la fois. Il ne dormait jamais et rien ne pouvait lui échapper. Son nom fut ensuite attrivué aux espions puis dériva pour désigner toute source de renseignements exacts. Argus fut tué par Hermès. De chagrin Héra, la femme de Zeus, sema ses yeux sur la queue du paon.
  • ASSASSIN
    Il n’est pas très bon de croiser leur route
    Ce terme vient du nom d’une secte musulmane (sévissant vers 1090) : les HASCHACHI (ou les buveurs de haschisch). Lors de leurs raids, ils détroussaient et tuaient les voyageurs près de Damas.
    Leur chef les droguait au haschisch pour leur donner du courage avant leurs forfaits.
  • AUBAINE
    Une chance, une chose positive
    AUBAIN désignait un étranger non naturalisé français. Le droit d’aubaine faisait hériter l’Etat de toutes ses possessions si l’aubain mourrait en France.
    Une bonne aubaine signifia peu à peu ce gain inattendu.
  • BAGNE
    Etablissements pénitentiaires aujourd’hui disparus
    On les nomma ainsi car le premier d’entre eux, celui de Livourne (en Italie), fut construit sur la place d’anciens établissements de bains. Et bain en italien se dit BAGNO...
  • BAÏONNETTE
    Lame attachée à un fusil
    Cette arme doit son nom uniquement au fait qu’elle était fabriquée dans la ville de Bayonne. Les soldats qui en étaient équipés au XVIIe siècle étaient les « baïonniers ».
  • BANLIEUE
    La banlieue est la zone périphérique urbanisée autour d’une grande ville
    Ce mot actuellement à la mode a une origine très lointaine. Il dérive du francisque « ban » désignant la loi du suzerain, puis la ville où elle était appliquée.
    Cette loi s’exercait sur une distance d’une lieue autour de la juridiction, d’où « ban lieue », qui est donc l’aire sur laquelle s’exerce la seigneurie banale.
  • BANQUEROUTE
    Faire faillite
    Le mot a une origine italienne. Dans la place de change (ancienne bourse) en Italie, chaque négociant possédait un banc attitré (la banca). S’il faisait faillite, on cassait ce banc (banca rotta).
    Une fois francisé cela donna banqueroute.
  • ECHO
    Le cri du canard a-t-il un écho ?
    Triste histoire que celle de la nymphe Echo.
    Zeus, cherchant à préserver ses amours volages et à cacher ses frasques à son épouse Héra, chargea la belle Echo de l’occuper en lui parlant sans arrêt. Mais lorsque Héra s’aperçut de son infortune, elle se vengea sur la pauvre Echo.
    Elle la condamna d’une phrase : « Tu ne parleras plus la première et tu auras toujours le dernier mot ».
    Depuis, elle répète sans arrêt ce que disent ses interlocuteurs.
  • ENIGME
    Toute chose difficile à comprendre, à expliquer, à connaître
    La plus célèbre est celle du Sphinx : « Quel est l’animal qui marche sur quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir ? ». L’homme bien sûr, à quatre pattes étant bébé, deux quand vient l’âge adulte et avec l’appui d’une canne dans sa vieillesse.
    Le terme vient du grec AINIGMA signifiant « parole obscure » ou « ce qu’on laisse entendre ». Et souvent, cette obscurité est vraiment indéchiffrable !
  • ENORME
    très grand, très gros, hors norme
    Cet adjectif vient du latin « norma » ayant d’abord désigné une équerre puis un modèle de référence. En lui ajoutant le préfixe « ex » (devenu é en français) on désignait quelqu’un qui était « hors norme », de dimensions anormales.
  • FESSE
    Est-il besoin d’une définition ?
    Ce tendre mot nous vient du latin « findere » signifiant « fendre ». Le postérieur paraît en effet fendu !
    Les Romains l’appelait « la fente », mot venant d’un participe passé de « findere » : « findita ». Un autre participe était « fissus » d’où est issu fesse.
  • FIACRE
    Carrosse du XVIIIe siècle
    Fiacre était un moine irlandais du VIIe siècle. Il fonda un hospice près de Meaux. En 1691 on créa une entreprise de voitures publiques (les premiers taxis) pour faciliter les transports parisiens (à cause des premiers embouteillages).
    Le siège de l’entreprise fut installé dans l’hôtel Saint-Fiacre, du nom de cet ancien moine. Les voitures prirent peu à peu le nom de leur siège social.
  • FISC
    C’est rarement une bonne nouvelle que vous annoncent ses lettres !
    Chez les Romains le FISCUS était le panier dans lequel le collecteur d’impôts plaçait l’argent des contribuables. Par extension toute ponction d’argent reçut son nom.
  • GARDENAL
    L’histoire du nom de ce médicament est amusante
    Le grand laboratoire l’ayant inventé commercialisait toute une série de médicaments dont le nom se terminait par NAL. Ceux-ci se vendaient très bien.
    Lors de la recherche d’un nom pour le nouveau produit, le directeur voulait absolument garder cette terminaison. Il donna carte blanche aux chercheurs mais il insista « Surtout, gardez NAL ! ». L’expression devint le nom du médicament.
  • G.I.
    Soldats de l’armée américaine
    Le nom est issu d’une méprise. En effet, sur leur uniforme et sur leur paquetage était inscrit GI, signifiant « Government Issue » (fourniture du gouvernement). On affubla rapidement les soldats de ce sigle.
  • GUINGUETTE
    Cabaret où l’on chantait et dansait au début du siècle
    On y buvait aussi du guinguet, un petit vin sans prétention qui a donné son nom à ces établissements.
  • HÉCATOMBE
    Massacre, immense malheur
    Etymologiquement hécatombe chez les grecs ou les romains signifiait le sacrifice de cent animaux en l’honneur d’un grand événement. Il est issu de la contraction des deux mots grecs « hekaton » (cent) et « boûs » (bœuf).
    Plus tard le terme désigna toute grande catastrophe.
  • HOOLIGAN
    Voyous connus surtout depuis leurs tristes exploits dans le monde du football
    L’origine est anglaise et remonte au XIXe siècle où sévissait un bandit du nom de Hooley. Il terrorisait les irlandais avec sa bande, le Hooley’Gang. Les groupes de voyous furent ensuite affublés du nom du gang de Hooley.
  • IDIOT
    A l’origine, le terme n’avait rien de péjoratif
    Il découle du grec « idios » et désignait le simple particulier par opposition au magistrat. Peu à peu il prit le sens d’ignorant par rapport à l’homme cultivé, puis de profane.
    Ce n’est que vers le XVIIe qu’il glissa vers son sens actuel.
  • IMMOLATION
    Sacrifice
    Le terme viendrait de MOLA SALSA signifiant farine sacrée en latin. Avant chaque sacrifice les Romains versaient de la farine sacrée sur la tête de l’animal à immoler.
  • INFORMATIQUE
    Sûrement un mot que vous connaissez... Devant votre ordinateur !
    Mais savez-vous d’où il provient ? Il fut inventé en 1962 par Philippe Dreyfus, électronicien.
    Il contracta pour cela les deux termes INFORmation et autoMATIQUE, afin de désigner le traitement automatique de l’information par cette nouvelle technologie qui prenait corps. Gageons qu’il aurait dû déposer un brevet pour le nom !
  • ITALIQUE
    Ces lettres penchées doivent leur nom à la nationalité italienne de leur inventeur Alde Manuce.
  • JARNICOTON
    Un juron fleurant bon l’ancien temps
    On disait auparavant Jarnidieu (« Je renie Dieu »). Mais Henri IV, fort croyant, ne voulut pas faire offense au Seigneur et remplaça Dieu par le nom de son confesseur, le père Coton.
    C’était moins risqué pour une hypothétique vie après la mort !
  • JEEP
    Voiture tout terrain
    Son nom est une abréviation phonétique de G.P. signifiant General Purpose, c’est à dire « tous usages ».
  • LESBIENNE
    Homosexuelle
    Le terme vient du nom de l’île de Lesbos dans la mer Égée. Sur cette île vécut la poétesse Sapho, célèbre pour ses relations sexuelles avec des jeunes filles.
  • LIEUTENANT
    C’est le grade militaire au dessous du capitaine
    Le mot est issu d’une expression française de la fin du XIIIe siècle : « tenant lieu de ». Le lieutenant tenait lieu de commandant ou d’un grade supérieur en cas de vacance de ce commandement.
  • LIMOGER
    Renvoyer quelqu’un, le mettre à l’écart
    L’origine de ce terme est récente. En 1914, le futur maréchal Joffre plaça en résidence surveillée à Limoges plus de 130 officiers supérieurs qu’il jugeait incapables. Pour une fois que l’on s’en rendait compte !
    Placer à Limoges ou limoger devint alors synonyme de disgrâce.
  • LYNCHER
    Pendre ou exécuter quelqu’un
    Le terme est dérivé du nom de Charles Lynch (1736-1796), qui était magistrat de Virginie et qui n’hésitait pas à abandonner le malfaiteur à la foule quand il pensait que les lois risquaient de libérer celui qu’il croyait coupable. Naturellement la foule s’empressait de pendre le malfaiteur.
    La justice était assez expéditive dans le temps !
  • MABOUL
    Être fou
    Il s’agit d’un mot emprunté à l’arabe : « Mahboûl » qui signifie fou.
  • MANSARDE
    Pièce située sous les combles d’une maison
    On doit ce nom à l’architecte français Jules-Hardouin Mansart (1598-1666).
    Ce fut lui qui généralisa l’utilisation et l’aménagement des combles des maisons de son époque.
  • MÉANDRE
    Le cours sinueux d’un fleuve
    Ce terme vient du nom du fleuve MAIANDROS, en Asie Mineure, qui se jette dans la mer Égée. Son cours fait de nombreuses boucles.
  • MAUSOLEE
    C’est un tombeau majestueux
    A l’origine, c’était le nom du tombeau du roi Mausole qui régna de 377 à 353 avant JC sur l’Asie Mineure. A sa mort, sa soeur (qui était aussi son épouse) fit ériger un tombeau colossal à sa mémoire.
  • MEDUSER
    Etonner fortement quelqu’un
    L’origine semble assez évidente pour qui connaît un peu la mythologie.
    Méduse était l’une des trois Gorgones. Son regard dangereux changeait en statue de pierre quiconque avait le malheur de le croiser.
    De là à donner son nom à tout air ébahi, le pas fut vite franchi.
  • MICHELINE
    Locomotive
    Elle doit son nom à son inventeur, le célèbre André Michelin (1853-1931). A l’origine, elle était montée sur roues à pneumatiques. La première fut mise en service le 10 Septembre 1931 sur la ligne Paris-Deauville.
  • MIDINETTE
    Femme simple
    L’origine est charmante.
    Le mot désignait les ouvrières du siècle dernier qui travaillaient dans les ateliers de couture de Paris. Le midi, pour manger, elles avaient fort peu de temps et ne pouvaient rentrer chez elles. Elles allaient donc faire la dînette au jardin des Tuileries.
    Les deux termes se contractèrent en ce mignon midinette (dînette à midi).
  • MYRRHE
    Résine odorante tirée d’un arbre d’Arabie
    Son nom compliqué nous vient d’une légende syrienne. La princesse Myrrha réussit par subterfuge à séduire son père. Lorsque ce dernier s’aperçut de sa méprise, il voulut la tuer. Myrrha se mit sous la protection des Dieux qui la transformèrent en arbre, l’arbre de myrrhe. Elle accoucha des œuvres de son père et donna alors naissance à Adonis.
  • ORCHIDEE
    Certains termes ont une origine vraiment spéciale
    Orchidée vient en effet du grec « orkhis » signifiant ... testicule !
    La liaison avec la fleur s’explique par la similitude de la forme des racines de l’orchidée avec les testicules.
    Mais peut-être qu’avec un peu d’imagination on aurait trouvé une autre image à proposer !
  • PANDORE
    Surnom des gendarmes
    Cette appelation leur fut octroyée suite au succès de la chanson de Gustave Nadaud : « Pandore ou les deux gendarmes ».
    Pandore était un personnage assez limité intellectuellement. Son ridicule contribua au succès de la chansonnette.
  • PANTIN
    Marionnettes articulées
    Le nom vient de la ville de Pantin, en région parisienne. La réputation de danseurs des Pantinois était si grande que l’on attribua rapidement le nom de leur ville à ces marionnettes qui bougeaient aussi bien que les danseurs.
  • PERIPATETICIENNE
    Une prostituée
    Son origine est savante et imagée.
    Le terme provient du monde de la philosophie. Le mot grec « peripatein » désignait les disciples d’Aristote. Il signifiait « circuler, marcher ». Aristote et ses élèves marchaient sans arrêt en discutant de philosophie.
    De là aux incessants allers-retours des prostituées sur le trottoir, le pas fut vite franchi.
  • PI
    Vous savez bien, 3.141592654...
    Il doit son nom à la première lettre du terme grec PERIFERIA (P se prononce PI en grec et le mot periferia signifie circonférence). Il représente le rapport entre la circonférence et le diamètre d’un cercle.
    Du moins c’est ce que m’a appris mon ancien prof de maths ! Mais peut-on le croire ?
  • PINTADE
    L’origine est latine : « pinctus » signifiait « peint »
    Le verbe dérivé « pinctare » devint en portugais « pintar ». Et face à son plumage sombre moucheté de clair, ils appelèrent vite la pintade « galina pintada » ou poule peinte. Le terme nous est resté depuis.
  • PORTE
    Lorsque les Romains construisaient une ville, ils délimitaient sa circonférence en traçant avec une charrue un sillon dans le sol. Arrivés à l’emplacement des futures issues, pour ne pas laisser de trace, ils soulevaient la charrue. Ce geste de porter la charrue ( portare en latin ) nous donna le mot porte.
    Au début il désignait les entrées d’une ville, puis d’une habitation.
  • POUBELLE
    Elle porte tout simplement le nom de son inventeur, le préfet (de 1883 à 1896) de la Seine, Eugène Poubelle.
  • PUCELLE
    Femme ou fille vierge
    Le terme a une origine affectueuse.
    Il s’agit d’un mélange de deux mots latins : « pulla » désignant la poule (remplacé ensuite par « gallina ») et de « puella » signifiant jeune fille. Son diminutif « pullicella » (« poulette ») désigna les jeunes filles puis, par extension, toute fille restée vierge.
  • QUINCONCE
    Disposé par 5 (4 en carré et un au centre)
    Le terme vient de la QUINCUNX, pièce de monnaie romaine valant cinq onces, d’où le nom. Sur l’une de ses faces étaient dessinées cinq boules, 4 en carré et une au milieu, chacune représentant une once.
  • QUINQUET
    Une petite lampe
    Le nom nous vient tout simplement de son fabricant, le sieur QUINQUET qui était pharmacien. Il s’inspira d’un système inventé vers 1782 par le physicien Argand.
  • RABIOT
    Supplément accordé à quelqu’un
    A l’origine, le terme est issu du langage ecclésiastique. Il désignait la prime supplémentaire allouée aux présents en leur distribuant la part des absents lors du partage des impôts.
    Le mot a ensuite été repris par l’argot militaire et désigna le temps de service à effectuer après sa libération, suite à une peine disciplinaire.
  • RAQUETTE
    Le nom de cet instrument sportif nous vient de l’arabe « râhet » qui désigne la paume de la main. Il fut adopté par les joueurs de jeu de paume au XVe siècle. Le terme évolua vers « racket » lorsque les anglais adoptèrent ce sport (voir à « Tennis »).
    Il est à noter que le racket provient de la même origine (le mot signifiait aussi « vacarme » à l’origine, puis activité bruyante et malhonnête).
  • RATIFIER
    Au bas des contrats se trouvait une formule latine, RES RATA FIAT, avant la signature signifiant : la chose est faite. Cela donna ratifier pour signer. Et pour fêter cela on n’hésitait pas à sortir les verres et à les vider généreusement !
    L’habitude de boire ensuite un bon verre de liqueur pour fêter l’événement donna aussi ce nom à la liqueur : le ratafia.
  • ROUPILLER
    Contrairement à ce que l’on peut penser ce n’est pas un terme d’argot.
    Il vient du XVIe siècle et a pour origine la ROPILLA, casaque des soldats espagnols dont ils s’enveloppaient pour dormir.
    Dormir dans sa ropilla devint ropillar, puis roupiller.
  • RUBRIQUE
    Le mot signifie « terre rouge » du latin « rubrica ». En effet, à l’époque romaine, on écrivait en rouge les titres et intertitres des livres religieux. Ce découpage du plan des missels en rouge fournit son nom à chaque partie des ouvrages.
  • SALAIRE
    Super lorsqu’il arrive enfin (et jamais assez)
    Encore un terme nous venant du latin. Les soldats touchaient une solde juste suffisante pour leur permettre d’acheter une ration de sel (sal en latin). C’était le « salarium » d’où est venu salaire.
  • SANDWICH
    Vers 1792, John Montague, comte de Sandwich, se refusait à quitter les tables de jeu pour aller manger. Son cuisinier lui préparait donc des repas froids (viande entre deux tranches de pain). Il appréciait beaucoup cette préparation. L’usage s’en généralisa.
    Le comte était aussi Premier Lord et c’est en son honneur que Cook baptisa les îles Sandwich en Polynésie.
  • SARCOPHAGE
    Le cercueil serait-il carnivore ?
    On pourrait le penser car le mot sarcophage vient du grec « sarkophagos » signifiant « mangeur de chair » !
    Cela s’explique par le fait que l’on utilisait de la chaux pour confectionner les cercueils en raison de sa propriété de consumer rapidement les corps.
  • SARDINE
    Vous êtes-vous déjà demandé d’où pouvait provenir un nom aussi commun ?
    Tout simplement du fait qu’à l’origine, c’était un poisson que l’on faisait venir de Sardaigne.
  • SIESTE
    Très prisée chez les méridionaux !
    Et n’oublions pas que nos Romains en faisaient partie ! Ils nous ont donné ce terme tiré du vocable « sexta hora » désignant leur sixième heure (c’était midi pour les Romains). Un petit somme vers midi devint donc notre sieste indispensable (du moins pour moi !).
  • SNOB
    Personne voulant faire croire à son origine noble
    Le terme nous vient d’une abréviation. Au XIXe siècle, les étudiants anglais de Cambridge méprisaient leurs camarades roturiers. Ils les appelaient : « s. nob. », abréviation de l’expression latine « sine nobilitate » signifiant « sans noblesse ».
    Quand le sang bleu vous monte à la tête ...
  • TABAC
    Quand Christophe Colomb découvrit San Salvador, il remarqua que les autochtones fumaient une sorte d’herbe. Il la nommaient COHIBA et le tison avec lequel ils l’allumaient était le TABACO.
    Quelques erreurs de compréhension plus tard, l’herbe était devenue le tabaco (puis francisée en tabac).
  • TENNIS
    Le nom de ce sport vient de l’ancien jeu de paume
    Le joueur qui servait devait avertir son adversaire en criant « tenetz » (« tenez » en vieux français). Lorsque les anglais adoptèrent ce jeu, ils l’appelèrent « jeu de tenetz » qui devint finalement « tennis ».
    De retour en France, ce sport conserva le nom anglais.
  • TERGAL
    Un tissu un peu passé de mode aujourd’hui...
    C’est une fibre synthétique de polyester de fabrication française.
    Son nom est construit avec la dernière syllabe de PolyesTER et la première de GALlicus, mot latin signifiant Gaulois et, par extension, français.
  • TRAVAIL
    Le mot nous vient du terme latin « tripalium », nom d’un ancien instrument de torture formé de trois pieux !
    Chez les Romains, le supplicié était soumis au « travail ». Travailler quelqu’un était le faire souffrir.
    La notion de souffrance se conserve dans le le sens de « travail » pour un accouchement. Ensuite nos ancêtres prirent l’habitude de dire chaque jour « je vais à la torture », qui rappelle qu’à l’époque, travailler était synonyme de souffrance et de danger.
  • VELCRO
    Qui n’en a jamais porté ?
    C’est le nom, breveté, d’un procédé ou système d’attache rapide de vêtements, de chaussures ou encore de matériel d’industrie.
    Son nom est formé d’après la contraction des deux mots VELours et CROchet.
  • VENTRE SAINT GRIS
    Juron ancien
    Pris comme cela il n’a aucune signification. Henri IV jurait souvent en disant « Par le ventre et le sang du Christ », c’est à dire « Ventre Sangue Christi ». Mais n’oublions pas qu’il était béarnais et avait un formidable accent.
    Quand on l’écoutait, cela donnait à peu près « Ventre Saint Gris ».

Et comme je vous sens fébrile de nouvelles connaissances, voici alors en vrac quelques autres mots et origines intéressantes :

ABC
Dans le langage commun en Hongrie, on désigne un supermarché ou n’importe quel magasin d’alimentation, ABC.
Comme quoi, pendant l’ère socialiste, on pouvait trouver tous les produits dans un supermarché, de A à... C !

Album
Du latin albus, blanc. L’album est blanc, vierge, au départ, avant d’être empli...

Acrobate
Du grec akrobatos, qui marche sur la pointe des pieds.

Agonie
Cela nous vient du grec agônia, lutte. Dans l’agonie, et avant d’expirer son dernier râle, le mourant lutte et combat la maladie.

Alopécie
Calvitie, du grec alôpêx, renard.
La chute des cheveux étant comparée à la chute annuelle des poils du renard.

Amadou
Cela fleure bon le sud car ce nom vient du provençal amadou, amoureux.
Appliqué à l’agaric amadouvier à cause de la facilité qu’a ce champignon à s’enflammer.

Amiral
De l’arabe ’amir al-bahr, prince de la mer.

Ammoniac
Du grec ammôniakon, gomme ou sel recueilli près du temple de Jupiter Ammon en Lybie.
C’est en utilisant l’ammoniac (NH3) que Charles Tellier, au 19e siècle, conserve à bord du Frigorifique, et dans de bonnes conditions hygiéniques, de la viande de bœuf lors d’un trajet Argentine-France.

Anachorete
Ermite, du grec anakhôrein, se mettre à l’écart.

Angoisse
Du latin angustia, lieu resserré. L’angoisse serre la gorge.

Anthologie
Du grec anthos, fleur et legein, choisir : choix de fleurs.

Aristoloche
Du grec aristos, meilleur, et lokhos, accouchement.
Cette plante avait la réputation de faciliter les accouchements.

Atome
Du grec a, privatif, et temnein, couper : qu’on ne peut pas couper.

Autodafé
Acte de brûler les livres, du portugais auto da fé, acte de foi.

Baccalauréat
Du latin bacca laurea, baie de laurier dont on couronnait le vainqueur.

Bock
Abréviation de l’allemand Bockbier, déformation de Einbeckbier, bière d’Einbeck et compris ein Bockbier, bière au bouc.

Boucher
De bouc, celui qui vend de la viande de bouc.

Boulimie
Du grec bous, bœuf et limos, faim : une faim de bœuf.

Cahin-caha
Du latin quâ hinc, quâ hac : par ci-par là.

Calcul
Du latin calculus, caillou rappelle le temps où l’on utilisait de petits cailloux pour compter.

Caméléon
Du grec khamaileon, lion qui se traîne à terre.

Canapé
Du grec kônôpeion, tiré de kônôps, moustique : lit égyptien entouré d’une moustiquaire.

Candidat
Du latin candidus, blanc : les candidats aux fonctions publiques à Rome s’habillaient de blanc.

Canicule
Du latin canicula, petite chienne, nom de l’étoile de Sirius dont le lever coïncide avec le solstice d’été.

Carabin
Etudiant en médecine, du vieux français escarrabin, ensevelisseur de pestiférés.

Charcutier
Du vieux français chaircuitier, vendeur de chair cuite.

Cordonnier
Du vieux français cordoanier, de cordoan : cuir de Cordoue.

Cravate
Forme francisée de Croate. Le mot désignait le ruban que portait au col le régiment de Royal Croate sous Louis XIV.

Délirer
Du latin delirare, sortir du sillon.

Désopiler
Du latin oppilare, obstruer : désopiler, c’est dégorger la rate engorgée par les humeurs noires.

Enthousiasme
Du grec enthusiasmos, de theos, dieu : transport divin.

Etonner
Du latin populaire extonare, de tonus, tonnerre : comme frappé par le tonnerre.

Handicap
De l’anglais hand in cap, main dans le chapeau : à l’origine, jeu de hasard.

Horripiler
Du latin horrere, se hérisser et pilus, poils : qui fait dresser les poils.

Hypocrite
Du grec hupokritês, acteur.

Ignoble
Du latin in, privatif et nobilis, noble : non noble.

Jovial
De l’italien giovale, né sous le signe de Jupiter, présage d’une heureuse destinée.

Laïus
Argot scolaire : le premier sujet de composition française donné à l’Ecole Polytechnique portait sur le discours de Laïus, père d’Oedipe.

Lauréat
Du latin laureatus, couvert de lauriers. On se rappellera tous Jules César et sa non moins célèbre couronne.

Lustre
Du latin lustrum, sacrifice expiatoire qui avait lieu tous les cinq ans.

Malotru
Du latin populaire male astrucus, né sous une mauvaise étoile.

Musique
Du grec mousikê, littéralement art des muses.

Niais
Du latin populaire nidax, nidacis, tiré de nidus, nid : qui a été pris au nid, qui ne sait pas encore voler ( en parlant de l’oiseau ...).

Obélisque
Du grec obeliskos : broche à rôtir.

Pétrole
Du latin médiéval petroleum, de petra, pierre : et oleum, huile.

Presbyte
Du grec presbutês, vieillard.

Profane
Du latin profanus, de fanum, temple : hors du temple.

Quiproquo
Du latin scolastique quid pro quod, ceci à la place de cla : faute d’interprétation, bévue.

Ratafia
Du latin rat fiat, que le marché soit conclu : d’où « à votre santé ».

Requin
Du latin requiem, repos, requiem, prière pour les morts : on peut chanter le requiem pour la personne attaquée par un requin.

Scrupule
Du latin scrupulus, petit caillou, d’où au figuré : inquiétude de la conscience.

Sinistre
Du latin sinister, qui est à gauche, d’où défavorable.

Unanime
Du latin unanimus : qui a une même âme.

Vasistas
De la locution allemande WAS IST DAS ?, qu’est-ce ?
Nom amusant de cette petite fenêtre par laquelle on peut s’adresser à quelqu’un.

Viande
Du latin populaire vivanda (de vivere, vivre) : ce qui est nécessaire à la vie.

Vrac
Du néerlandais Wrac, mal salé, mauvais, en parlant des harengs non rangés dans la caque.

P.-S.

  • Photo entête : Geneviève Binette, artiste Québecoise.
    Que ce soit à L’École nationale de la chanson de Granby, au Festival de Granby ou de Tadoussac, elle ne laisse personne indifférent. Armée de sa guitare pour gauchère (malgré qu’elle soit droitière), elle prend possession de la scène et du public à la fois. Dans ses chansons, des tranches de vie, parfois tristes, parfois gaies, jamais monotones pour qui sait les mettre en musique et en mots. Teintées d’une fragilité et d’une force tranquille, ses interprétations sont convaincantes et convaincues.
    A suivre sur :
  • Mise à jour de l’article précédemment publié le mercredi 19 octobre 2005.